
Quand crise de la quarantaine rime avec reconversion professionnelle… A presque 40 ans et 2 enfants, Estelle se sent pousser des envies de changement de vie. Directrice artistique freelance, elle commence un bilan de compétences, se passionne pour les neurosciences… et lance les ateliers de philosophie pour enfants La Carabane. Un témoignage inspirant à découvrir ici.
Elles ont aussi osé la reconversion professionnelle à 40 ans :
Caroline, créatrice d’une brocante en ligne à Nantes
Armelle, naturopathe à Bordeaux
Clara, gérante d’un camping à Navarrenx
“J’APPROCHAIS DES 40 ANS, J’ATTENDAIS UN NOUVEL ENFANT, J’AVAIS ENVIE D’AUTRE CHOSE“
Avant ? J’étais directrice artistique en free-lance. C’était facile, confortable, mais petit à petit, j’ai eu envie d’autre chose. J’approchais des 40 ans, j’attendais un deuxième enfant, j’étais en plein questionnement. A la naissance de ma seconde fille, j’ai commencé un bilan de compétences.. et ouvert mes chakras.
J’ai découvert les neurosciences, une véritable révélation… et une nouvelle passion ! En même temps, j’ai proposé de donner des cours de peinture dans la classe de ma fille aînée. C’est là que le déclic est arrivé. Son enseignant partageait mes convictions pédagogiques, et s’était formé à la pratique de la philo avec les enfants. On a décidé de créer des ateliers de philosophie et graphisme ensemble.
La Carabane est née au printemps 2016. Pendant un an, j’ai monté des ateliers chez moi avec une quinzaine d’élèves. Les enfants accrochaient, les parents me faisaient confiance, cela m’a donné envie de passer la deuxième !
“EN 15 JOURS DE BOOTCAMP, J’AI PLUS APPRIS QU’EN 10 ANS DE CARRIERE”
Et en 2018, j’ai intégré le programme Reboot au Schoolab pour développer mon projet en mode start-up. On a commencé par 15 jours de Bootcamp où j’ai appris plus qu’en 10 ans de carrière ! Et je ne parle pas des 6 mois de workshops intensifs, des RDV avec des experts et de l’incroyable dynamique ‘collective. J’ai dépassé plein de croyances limitantes (moi qui pensais que je n’étais pas ‘tech’ et détestais changer de portable ou d’ordi, je me débrouille maintenant pour tout !), j’ai gagné en efficacité et en maturité…
Depuis, j’y retourne pour du co-working : il y a un vrai sentiment d’appartenance, de partage des compétences… et une grande solidarité : on bosse tous sur des projets différents mais on rencontre les mêmes problématiques…
Aujourd’hui, La Carabane propose des ateliers à Paris, en région parisienne ainsi qu’à Lyon, Nice et Nantes, et ce n’est que le début de l’aventure. J’aimerais que la philo devienne une activité comme le foot ou le piano, qu’on se rende compte que ce n’est pas réservé aux bobos ! En effet, c’est un apprentissage essentiel pour les enfants de développer leur sens critique, d’apprendre à débattre, communiquer et défendre leurs idées… sans se battre.
RECONVERSION A 40 ANS, LE BILAN D’ESTELLE
En lançant une entreprise, on connaît une phase de « récession économique ». Je consomme moins et devinez quoi ? Ce n’est pas grave ! Je me nourris ailleurs, le pouvoir ne fait pas partie de mes moteurs. Je travaille énormément, beaucoup plus qu’avant. Mais la différence c’est que j’aime ça, bosser est devenu un bonheur absolu, une espèce d’obsession même. Créer une boite c’est comme avoir un nouvel amoureux, on y pense tout le temps…
Je travaille souvent le soir ou la nuit (par chance, je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil) pour préserver du temps avec mes filles. Je leur réserve aussi tous mes mercredis. Du coup, je m’organise pour avancer le plus vite possible, je n’ai plus de place pour la flânerie ! Une chose est sûre : j’aime l’idée de leur renvoyer l’image d’une mère qui s’épanouit professionnellement, je leur dis souvent ‘je te souhaite d’aimer plus tard ton travail autant que j’aime le mien’.
Parce que oui, je suis beaucoup plus épanouie. Ce projet est rapidement devenu une évidence, il rassemble tout ce qui m’anime : le côté intellectuel et humain en même temps. J’aime l’idée de se poser des questions, de chercher à comprendre, mais aussi de donner une légitimité à la parole des enfants. Cela fait certainement écho à des choses personnelles. Grâce à ce projet, j’ai aussi rencontré plein de gens, et tellement appris sur mon travail et sur moi !
Ma plus belle phrase d’enfant ? “Je ne comprends pas pourquoi on va à l’école, parce qu’en philo on apprend tout”.
Merci à Estelle Roulin pour ce joli témoignage de reconversion professionnelle réussie. Pour en savoir plus sur les ateliers de philo pour enfants, rendez-vous sur le site de La Carabane ou sur son Instagram @la_carabane.
Et vous, à quel âge l’envie de vous reconvertir a commencé à vous titiller ?